Lundi 14 Aout 1883
5 ans. Ça fait 5 ans déjà que j’ai
passé cette porte. La porte fatidique. La porte qui coupa mes ailes
comme la guillotine coupait les têtes des royalistes pendant la
révolution. Je n’ai pas d’amis, personne à qui parlait. Alors
aujourd’hui j’ai décidé de l’écrire. D’écrire ce journal. Je ne pensais
pas que ça me ferrais autant de bien de mettre des mots sur mes
souffrance, sur mon mal-être.
Ce que je vis ici dépasse tout
entendement, pas d’intimité, pas d’hygiène. Et puis la souffrance. La
souffrance à l’état pur. Au début on ce dit que on va vite sortir d’ici,
que l’on va venir vous chercher. Mais bien vite on se rend à
l’évidence. Personne ne viendra, personne ne vous sauvera, personne ne
vous aidera jamais. Et puis si jamais un miracle se produit et que vous
arrivez à partir, plus jamais vous ne pourrez vivre normalement, comme
si de rien n’était. Car cet endroit vous brise. Pour toujours. On voit
de nouvelle tête tout les jours et le pire c’est de suivre l’évolution
de ses visages. Tout d’abord, quand ils viennent d’arrivé, vous pouvez y
lire la peur, le questionnement et toute une foule d’émotion toujours
mêlée à cette petite lueur d’espoir. Elles brillent fort au début, c’est
une flamme qui illumine les yeux. Parfois un sourire peu traversé ses
visages mais bien vite la flamme diminue, toujours et encore au fil des
jours. Elle finit par disparaître pour être remplacé par d’autre
émotion, plus sombre, plus puissante aussi, l’envi, l’envi d’en finir,
la tristesse, le résignement, la terreur du lendemain. Puis les visages
deviennent inexpressif, blasé. Je crois que c’est la phase la plus
horrible. Parce que on sait tous que ceux qui passe par cette phase ne
sortirons jamais d’ici. Car on sait tous que cette phase et la phase de
la décision, celle où l’on décide si l’on passe de l’autre côté ou si on
continu de danser sur le fil. La plupart parte pour le pays d’où on ne
revient jamais. Moi j’ai trouvé comment faire. J’ai trouvé comment
survivre. Je m’accroche, de toute mes forces, a quelque chose, a quelque
chose qui, je le sais, ne m’abandonnera jamais. Avant c’était la foi
maintenant ce sont les mots. Les mots me sauvent, me sorte de l’enfer
pour quelque instant. Et ces moments sont des moments de pur bonheur.
Des moments où je pars, je m’enfuis d’ici, je quitte la souffrance, je
vole très haut au dessus des nuages, je fais la course avec les oiseaux,
je visite des contré éloigné et me rend compte de l’immensité du monde.
Plus rien ne m’arrête. Car maintenant, malgré les fers qui m’entrave,
je suis libre…
Je m’appelle Guillaume, j’ai 17 ans et ça fait 5 ans que je suis au bagne.
Mardi 15 Août 1883
Aujourd’hui
on les a vus partir les danseurs déchus. Des grands, des petits dans
leurs boites aussi noires que les ailes des corbeaux qui volent dans le
ciel gris de cette triste mâtiné. On les voit défilé. Ils sont nombreux,
trop nombreux. Certain d’entre nous on perdus un ami, un frère, une
sœur ou tout simplement une tête familière.
Ils retiennent leurs
larmes car ils ne veulent pas prendre des coups mais beaucoup on du mal.
On le voit à leur pupille brillante, a leurs yeux plein de larmes
acides. La souffrance est partout ce matin. Derrière chaque silhouette,
derrière chaque ombre. Elle est là, tapis, à prendre de l’ampleur pour
ensuite surgir quand l’on s’y attend le moins.
Moi mes yeux sont
secs. Je n’ai pas d’amis, pas de famille, personne à qui parler,
personne avec qui partager mes rêves, mes peurs et mes désirs.
Alors
je regarde juste, je suis passif comme toujours. C’est aussi un moyen de
survie. Toujours être en retrait, détaché de toute chose et ne
s’attacher à rien pour ne jamais être déçu quand on les perdra car tout,
tout est voué a disparaître.
Même nous, même nous nous allons
mourir un jour ou l’autre. Que se sois dans 50 ans ou dans 3 minute on
est tous pareil. Tous périssable. Le monde ne gardera de notre existence
qu’une trace indistincte. Une trace flou qui s’efface devant le temps
et se dilue face aux larmes âcres de l’oubli.
Même les plus grands
un jour disparaîtrons. Car ,même si n’est pas l’impression qu’il donne,
ils ne sont pas immortels. Ce ne sont que des fantômes, de pâle fantôme
ressuscité du passé. Mais ces blanches apparitions ne sont pas
éternelles et un jour ou l’autre elles s’évanouiront à l'aube d’un jour
nouveau.
Les corbeaux sont toujours là, lançant par moment leurs cris de mauvaise augure.
Leurs croassements signifie l’arrivé de Morigan. Morigan, la déesse au corbeau. Morigan seule maîtresse au royaume des morts.
Accompagné
de ses deux sœurs, elle prend une par une les âmes de ses enfant que la
tristesse et l’abattement on amené à faire le pas.
Le pas dans le vide qui les a menés a elle.
Je
la vois, elle est belle avec son teint d’albâtre et ses long cheveux
d’un noir d’ébène. Elle est tellement magnifique tout là-haut, drapé de
sa cape de plume noire, volant, plongeant, piquant a travers les vent
contraire de la pensée et de la raison.
Est-elle réelle ou est-elle seulement une habile métaphore de mon esprit pour me faire croire qu’un ailleurs existe ?
Je
pense que jamais je n’aurais la réponse à cette question. Ou alors
peut-être que la réponse est déjà là tout au fond de mon être, enfoui
dans mon moi profond. Celui avec lequel je dialogue parfois pendant mes
rêves.
J’ai envi de savoir, de savoir quand viendras mon tour. J’ai envi de savoir quand est-ce qu’elle viendra me chercher.
Je m’appelle Guillaume, j’ai 17 ans et aujourd’hui les corbeaux on dansé dans le ciel du bagne.
Mercredi 16 Août 1883
La
sortie, qu’elle illusion. La sortie, la balade, quel que sois le nom
que l’on lui donne, n’est qu’un piège. Un piège malhabile dans lequel
tout le monde tombe a pied joint. Car personne ne vois, personne ne
sais. Ils ont fermé les yeux incapable de supporter les horreur qui sont
perpétué ici. Ils ont tous fermé les yeux, sauf moi. Car moi j’ai
compris, presque inconsciemment, que si je les fermaient j’étais mort.
Si
je les fermé je serais manipulé comme eux. Comme eux j’essaierais de
m’enfuir quand mes yeux s’entrouvraient ne serais-ce qu’un peu. Et
comme eux j’aurais finis par abandonné tout espoir et j’aurais sauté.
Mais
moi je me suis forcé, forcé à regarder les massacre. Pour ne pas périr à
mon tour. Cette tactique porte ses fruit, je suis toujours en vie. Mais
à quel pris ?
Les autres avec leur yeux fermé ne font que deviner,
moi je vois tout avec une précision terrifiante. Et tout, tout reste
gravé dans ma mémoire revenant me hanté jusque dans mes rêves.
Les gardes ont du mal à cacher leur sadisme au petit nouveau mais le laisse éclaté dès qu’ils sont un peu habitué.
La
moindre incartade, le moindre orteil ors des limites et ils sont là
juste derrière vous près à vous infliger une de ses punition dont eu
seul on le secret.
Non seulement ce sont les seul à en avoir le secret mais en plus ce sont les seul qui son assez fous pour les appliquer.
Toute
sorte de personne sont gardé ici, la plupart pour des broutilles, trois
fois rien. Le vol d’une pommes peu, tout comme l’ordre ultime et
incontesté du père, vous mener ici.
Un rien peut vous ouvrir les
portes des l’enfer et les refermé sur vous avec la lourdeurs d’un corps
mort. Car rien, oui rien, ne peux vous arracher à cette endroit. L’enfer
vous happa, vous emprisonne et ne vous libère plus. Hadès vous garde en
son royaume comme un berger garde ses mouton.
Il vous conserve précieusement comme on conserve un bijoux, une pièce d’or ou, tout simplement, un souvenirs…
Car
ici c’est tout ce qu’il vous reste. Les souvenirs. Heureux, triste,
joyeux ou d’une beauté mortuaire car c’est dans la mort que la vie prend
toute sa puissance.
A travers mes prunelles perverties par la
souffrance je ne vois plus rien, je suis devenu clairvoyant. Je perçois
avec mon esprit pas avec mes yeux.
Mes yeux ni voilent plus très
bien. La seule chose qu’ils entrevoient c’est la souffrance et la mort.
Ils en ont tellement vu que c’est devenu la seule chose qu’ils sachent
reconnaître.
Je m’appelle Guillaume, j’ai 17 ans et aujourd’hui mes yeux on fini de s’ouvrir.
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