samedi 21 juillet 2012

Le Journal

Lundi 14 Aout 1883

5 ans. Ça fait 5 ans déjà que j’ai passé cette porte. La porte fatidique. La porte qui coupa mes ailes comme la guillotine coupait les têtes des royalistes pendant la révolution. Je n’ai pas d’amis, personne à qui parlait. Alors aujourd’hui j’ai décidé de l’écrire. D’écrire ce journal. Je ne pensais pas que ça me ferrais autant de bien de mettre des mots sur mes souffrance, sur mon mal-être.
Ce que je vis ici dépasse tout entendement, pas d’intimité, pas d’hygiène. Et puis la souffrance. La souffrance à l’état pur. Au début on ce dit que on va vite sortir d’ici, que l’on va venir vous chercher. Mais bien vite on se rend à l’évidence. Personne ne viendra, personne ne vous sauvera, personne ne vous aidera jamais. Et puis si jamais un miracle se produit et que vous arrivez à partir, plus jamais vous ne pourrez vivre normalement, comme si de rien n’était. Car cet endroit vous brise. Pour toujours. On voit de nouvelle tête tout les jours et le pire c’est de suivre l’évolution de ses visages. Tout d’abord, quand ils viennent d’arrivé, vous pouvez y lire la peur, le questionnement et toute une foule d’émotion toujours mêlée à cette petite lueur d’espoir. Elles brillent fort au début, c’est une flamme qui illumine les yeux. Parfois un sourire peu traversé ses visages mais bien vite la flamme diminue, toujours et encore au fil des jours. Elle finit par disparaître pour être remplacé par d’autre émotion, plus sombre, plus puissante aussi, l’envi, l’envi d’en finir, la tristesse, le résignement, la terreur du lendemain. Puis les visages deviennent inexpressif, blasé. Je crois que c’est la phase la plus horrible. Parce que on sait tous que ceux qui passe par cette phase ne sortirons jamais d’ici. Car on sait tous que cette phase et la phase de la décision, celle où l’on décide si l’on passe de l’autre côté ou si on continu de danser sur le fil. La plupart parte pour le pays d’où on ne revient jamais. Moi j’ai trouvé comment faire. J’ai trouvé comment survivre. Je m’accroche, de toute mes forces, a quelque chose, a quelque chose qui, je le sais, ne m’abandonnera jamais. Avant c’était la foi maintenant ce sont les mots. Les mots me sauvent, me sorte de l’enfer pour quelque instant. Et ces moments sont des moments de pur bonheur. Des moments où je pars, je m’enfuis d’ici, je quitte la souffrance, je vole très haut au dessus des nuages, je fais la course avec les oiseaux, je visite des contré éloigné et me rend compte de l’immensité du monde. Plus rien ne m’arrête. Car maintenant, malgré les fers qui m’entrave, je suis libre…

Je m’appelle Guillaume, j’ai 17 ans et ça fait 5 ans que je suis au bagne.


Mardi 15 Août 1883

Aujourd’hui on les a vus partir les danseurs déchus. Des grands, des petits dans leurs boites aussi noires que les ailes des corbeaux qui volent dans le ciel gris de cette triste mâtiné. On les voit défilé. Ils sont nombreux, trop nombreux. Certain d’entre nous on perdus un ami, un frère, une sœur ou tout simplement une tête familière.
Ils retiennent leurs larmes car ils ne veulent pas prendre des coups mais beaucoup on du mal. On le voit à leur pupille brillante, a leurs yeux plein de larmes acides. La souffrance est partout ce matin. Derrière chaque silhouette, derrière chaque ombre. Elle est là, tapis, à prendre de l’ampleur pour ensuite surgir quand l’on s’y attend le moins.
Moi mes yeux sont secs. Je n’ai pas d’amis, pas de famille, personne à qui parler, personne avec qui partager mes rêves, mes peurs et mes désirs.
Alors je regarde juste, je suis passif comme toujours. C’est aussi un moyen de survie. Toujours être en retrait, détaché de toute chose et ne s’attacher à rien pour ne jamais être déçu quand on les perdra car tout, tout est voué a disparaître.
Même nous, même nous nous allons mourir un jour ou l’autre. Que se sois dans 50 ans ou dans 3 minute on est tous pareil. Tous périssable. Le monde ne gardera de notre existence qu’une trace indistincte. Une trace flou qui s’efface devant le temps et se dilue face aux larmes âcres de l’oubli.
Même les plus grands un jour disparaîtrons. Car ,même si n’est pas l’impression qu’il donne, ils ne sont pas immortels. Ce ne sont que des fantômes, de pâle fantôme ressuscité du passé. Mais ces blanches apparitions ne sont pas éternelles et un jour ou l’autre elles s’évanouiront à l'aube d’un jour nouveau.
Les corbeaux sont toujours là, lançant par moment leurs cris de mauvaise augure.
Leurs croassements signifie l’arrivé de Morigan. Morigan, la déesse au corbeau. Morigan seule maîtresse au royaume des morts.
Accompagné de ses deux sœurs, elle prend une par une les âmes de ses enfant que la tristesse et l’abattement on amené à faire le pas.
Le pas dans le vide qui les a menés a elle.
Je la vois, elle est belle avec son teint d’albâtre et ses long cheveux d’un noir d’ébène. Elle est tellement magnifique tout là-haut, drapé de sa cape de plume noire, volant, plongeant, piquant a travers les vent contraire de la pensée et de la raison.
Est-elle réelle ou est-elle seulement une habile métaphore de mon esprit pour me faire croire qu’un ailleurs existe ?
Je pense que jamais je n’aurais la réponse à cette question. Ou alors peut-être que la réponse est déjà là tout au fond de mon être, enfoui dans mon moi profond. Celui avec lequel je dialogue parfois pendant mes rêves.
J’ai envi de savoir, de savoir quand viendras mon tour. J’ai envi de savoir quand est-ce qu’elle viendra me chercher.

Je m’appelle Guillaume, j’ai 17 ans et aujourd’hui les corbeaux on dansé dans le ciel du bagne.



Mercredi 16 Août 1883


La sortie, qu’elle illusion. La sortie, la balade, quel que sois le nom que l’on lui donne, n’est qu’un piège. Un piège malhabile dans lequel tout le monde tombe a pied joint. Car personne ne vois, personne ne sais. Ils ont fermé les yeux incapable de supporter les horreur qui sont perpétué ici. Ils ont tous fermé les yeux, sauf moi. Car moi j’ai compris, presque inconsciemment, que si je les fermaient j’étais mort.
Si je les fermé je serais manipulé comme eux. Comme eux j’essaierais de m’enfuir quand mes yeux s’entrouvraient ne serais-ce qu’un peu. Et comme eux j’aurais finis par abandonné tout espoir et j’aurais sauté.
Mais moi je me suis forcé, forcé à regarder les massacre. Pour ne pas périr à mon tour. Cette tactique porte ses fruit, je suis toujours en vie. Mais à quel pris ?
Les autres avec leur yeux fermé ne font que deviner, moi je vois tout avec une précision terrifiante. Et tout, tout reste gravé dans ma mémoire revenant me hanté jusque dans mes rêves.
Les gardes ont du mal à cacher leur sadisme au petit nouveau mais le laisse éclaté dès qu’ils sont un peu habitué.
La moindre incartade, le moindre orteil ors des limites et ils sont là juste derrière vous près à vous infliger une de ses punition dont eu seul on le secret.
Non seulement ce sont les seul à en avoir le secret mais en plus ce sont les seul qui son assez fous pour les appliquer.
Toute sorte de personne sont gardé ici, la plupart pour des broutilles, trois fois rien. Le vol d’une pommes peu, tout comme l’ordre ultime et incontesté du père, vous mener ici.
Un rien peut vous ouvrir les portes des l’enfer et les refermé sur vous avec la lourdeurs d’un corps mort. Car rien, oui rien, ne peux vous arracher à cette endroit. L’enfer vous happa, vous emprisonne et ne vous libère plus. Hadès vous garde en son royaume comme un berger garde ses mouton.
Il vous conserve précieusement comme on conserve un bijoux, une pièce d’or ou, tout simplement, un souvenirs…
Car ici c’est tout ce qu’il vous reste. Les souvenirs. Heureux, triste, joyeux ou d’une beauté mortuaire car c’est dans la mort que la vie prend toute sa puissance.
A travers mes prunelles perverties par la souffrance je ne vois plus rien, je suis devenu clairvoyant. Je perçois avec mon esprit pas avec mes yeux.
Mes yeux ni voilent plus très bien. La seule chose qu’ils entrevoient c’est la souffrance et la mort. Ils en ont tellement vu que c’est devenu la seule chose qu’ils sachent reconnaître.

Je m’appelle Guillaume, j’ai 17 ans et aujourd’hui mes yeux on fini de s’ouvrir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire